•  

     


    votre commentaire
  • Les Fleurs

    Elle avait le culte des fleurs et croyait à leur symbole. La modeste marguerite était souvent consultée par elle. Elle disait qu'elle ne mentait jamais. Il en était d'audacieuses, de passionnées et de perverses ; elle y croyait aussi. Elle croyait à toutes les fleurs.

    Elle reçut, un jour, une orchidée. Elle sut d'où elle venait et qu'elle voulait dire : passion, souvenir des ivresses passées, désir des ivresses futures. Elle mit la fleur prometteuse de baisers, à l'endroit préféré, pour mieux penser à ce qu'elle était venue lui demander - Monsieur qui ne venait jamais, vint ce jour-là. C'était, cependant, un parfait nigaud dont elle se moquait et à qui elle aurait pu conter que les orchidées et les lys parlaient la même langue ; mais la fleur était là, devant ses yeux, passionnée et narquoise, dressant orgueilleusement, devant son front, ses lobes comme des cornes, et il comprit tout ce que la fleur était venue dire à cette petite femme qu'il croyait être à lui seul. Il fit une scène !... Inutile d'ajouter que Madame lui jura qu'elle n'aimait que lui et qu'il le crut. Elle fut donc persuadée, une fois de plus, que les fleurs pensent, qu'elles souffrent, qu'elles pleurent... et qu'elles parlent !

    Hop, là !

    Mais il faut tout de même se lever ! Dix fois, vingt fois elle s'est dit : tout à l'heure, sans se décider à s'arracher d'un endroit où on est si bien. Le feu maintenant flambe et pétille entre les chenêts de cuivre, semant des reflets d'or qui luttent avec les rayons du soleil. - Hop, là ! d'un mouvement la voilà sur le coude, d'un pied elle fait voler les draps, puis, sur les deux mains appuyées, elle s'avance au bord du lit et la jambe d'une Diane au bain, souple et nerveuse, coule le long des draps quand le pied coquet s'arrête sur le tapis. - Ah ! cela n'a pas été sans peine ! bien souvent elle a regardé l'heure en se disant : « Encore cinq minutes », puis : « Encore cinq autres ». - Mais la paresse n'est un défaut que pour celles qui ont quelque chose à faire et, si elle restait au lit toute la journée, elle n'en serait guère plus paresseuse pour ça !

    La Boucle d'oreille

    Madame, ce soir, décida, pour une fois, de se coucher à l'heure où se couchent les poules et de passer une nuit de petite pensionnaire sous la blancheur des rideaux de cretonne. Au lit, il lui vint des idées de vertu, de vie paisible, à la campagne, entre une vieille bonne et des animaux domestiques ! Elle lut un peu, avant de s'endormir, de bons livres de paix reposante, et se complut dans la peinture de passions bourgeoises qui donnaient à son âme des sensations douces.

    Cependant, le matin, elle s'éveilla très agitée, très troublée ; son oreiller était à terre et ses draps avaient des remous de vague en délire. Elle bâilla, arrangea ses cheveux défaits ; mais, ô terreur ! à son oreille manquait un solitaire ! Alors elle bouleversa tout, le traversin, le couvre-pied, chercha dans les plis des draps, regarda à terre, où, enfin, elle vit, sous le lit, dans son cercle d'or, le diamant qui brillait comme un phare ! Cette évocation de la vie bourgeoise lui sembla être la cause de son agitation. « Oui, dit-elle, c'est bien ça, la vie que je mène vaut mieux ; les passions y sont moins fortes. j'aurai rêvé du Maître de forges ! »

    Bisous de Simplicie

     


    votre commentaire
  • Je me suis amusée à chercher des chroniques sur la Coquetterie féminimes...La moisson est belle ,affriolante à mon avis en tout bien tout honneur ,comme il sied pour parler des Belles d'Aurefois....pas si loin que ça aprés tout....voilà l'entrée en Matière :

    AUTOUR d'ELLES

    Voir en plus grand
    "Autour d'Elles

    Le Lever

    Quand elle se fut bien étirée, quant elle eut frotté ses yeux de ses petites mains aux jolies fossettes et aux griffes roses, elle fit ouvrir les rideaux. Un jour clair et doré pénétra dans la chambre, filtrant au travers la mousseline légère, baignant la pièce coquette, semant de la gaîté partout, accrochant sur les meubles et aux contours des draperies comme des noeuds de rubans et des traînées de lumière.

    On était en novembre. Dehors, il devait faire très froid ; et quand, au lit, on a la sensation qu'il gèle dehors, on s'y trouve bien mieux. On y prolonge, à loisir, la délicieuse paresse des matins. Alors, à quoi bon se presser et quitter vite l'endroit où l'on est si bien quand rien ne vous y oblige ! Où peut-on être mieux pour penser à ce qu'on aime ? Pour caresser ses désirs et faire passer devant ses yeux tout ce qu'il y a de bon dans la vie ! Les souvenirs s'y imprègnent de quelque chose de très tendre et les espoirs y naissent dorés par les rayons du soleil qui monte, derrière les maisons, et emplit la pièce de toute sa splendeur et de toute sa joie.
    Le Déjeuner

    Le petit déjeuner est apporté ; les tartines beurrées, les gâteaux secs sont là, sur la table, Madame se soulève un peu, ramène dans son dos l'oreiller affaissé, prend de ses doigts menus la petite tasse de saxe d'où s'échappe le parfum de la crème et du moka qui monte en vapeur légère, caressant ses narines roses, émoustillonnant son palais, lui donnant une volupté de chatte à entrer les dents dans la brioche dorée, à tremper les lèvres dans la douce tiédeur du lait, à avaler par petites gorgées la bonne chaleur qui caresse sa chair, qui lui court dans les veines et lui donne la sensation d'être envahie, peu à peu, par la moiteur du lit, d'être baignée dans quelque chose de tiède qui l'invite à paresser encore, à replonger sa tête dans l'oreiller pour y retrouver la fin des derniers rêves et y chercher encore la joie d'un nouveau réveil."
    Cela vous plaît ?..alors la suite un peu plus tard..ok ?
    Bises de Simplicie

    Voir en plus grand


     
     

    BOUTET, Henri (1851-1919) : Autour d'Elles : le lever - le coucher.- 12e édition.- Paris : Librairie Ollendorff, 1899.- 153 p. : ill. ; 19 cm. Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (15.III.2005)
    Relecture : A. Guezou
    Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
    -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
    Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros] obogros@ville-lisieux.fr
    http://www.bmlisieux.com/

    Diffusion libre et gratuite (freeware)

    Orthographe et graphie conservées.

    Texte établi sur l'exemplaire d'un collection particulière.




     


    4 commentaires
  • QUE DU BONHEUR......AVEC LA PETITE BANDE DES COQUINETTES

    CHEZ SIMPLICIE

    JE VOUS EMBRASSE......

    Voir en plus grand


    3 commentaires
  • « KAERU » la RAINETTE
     
    La Cabane du marais de La Levée Blanche , faut vous dire qu'une Cabane dans cette région d'Aunis est une ferme° qui trône en plein mitan du marais traversés par les canaux où vivent en toute liberté les Grenouilles. Aux alentours quelques maigres haies , des  têtards , des trognes ces arbres rognés par le temps , malgré leur disgrâce ils ont leur moment de beauté surtout au printemps .A force de vieillir ces tronches là deviennent vénérables .Elles ne poussent plus pour ainsi dire taraudées qu'elles sont par les hannetons qui y creusent des galeries. Il arrive souvent que des groseillers sauvage poussent entre leurs racines se nourrissant du peu de vie qui leur reste .Les tronches bonnes filles les accueillent gaiement en se grattant la panse de plaisir à voir si beaux fruits se pendre ainsi sur leurs vieilles et branlantes ramures .
    Elles sont folles de joie lorsque la petite Rainette verte tu sais cette petite grenouille qui grâce à ses doigts munis de disques adhésifs lui rend visite !
    Tout ça pour te dire que ce matin de Mai , Norine « la cabanière » de la Levée blanche a une drôle de surprise !
    Hier au soir à la nuit tombée une kyrielle de rainettes troublées par la lune claire sont partie en balade par les prés mouillés de rosée...Bras dessus bras dessous saoules de grand air , du parfum de l'herbe elles s'en donnent à cœur joie. Sautant à qui mieux mieux , grimpant à toute vitesse le long des trognes pour se laisser tomber dans l'herbe fraîche en riant de bonheur .A la mi-nuit elles ont reprit le chemin des fossés en oubliant les folles ,la petite dernière :« KAERU »! celle-ci veut les rejoindre , les appelle « attendez moi «  crie t‘elle. Penses tu personne ne l‘entends.
    Prenant son élan elle saute un peu trop haut et plouf ! atterri dans la jatte de lait déposée par Norine sur la pierre prés du puits pour Minette Chassetout la vieille chatte de la Cabane !
    Brrrr grelotte notre Rainette surprise par ce bain forcé .Elle n'est pas habituée , elle vit dans les arbres, dans l'herbe , alors du lait penses donc c'est lourd à ses pattes de voltigeuse !Elle crie de plus belle, peut être va-t-on l'entendre ?Enfin Kaeriku son copain de branche l'entends , à toutes pattes il revient et , plouf lui aussi plonge dans le lait !

    Que veux tu qu'ils fassent nos deux étourdis ? Ils se débattent , puis nagent maladroitement en premier , puis en rythme de concert .C'est fatigant , mais ils persévèrent .Tiens , cela devient de plus en plus difficile et ralentissent la cadence tout en se sentant soutenus...Que se passe t'il donc ?
    Et voilà où j'arrive à la drôle de surprise !
    Dans la jatte de lait qui n'en est plus , Norine , stupéfaite découvre nos deux Rainettes endormies sur une motte de beurre !!
    En unissant leur faibles mais persévérantes forces KAERU et KAERIKU ont réussis le prodige de se sauver de la noyade dans le lait !
    Avoues que pour des Rainette arboricoles c'est un drôle de tour de force !
    Alors et nous qu'attendons nous pour en faire autant ???
    Ah au fait , sais tu que ce mot japonais dont je les baptiser signifie :RETOURNER?
    La poésie suivante la plus connue au Japon
    « LE VIEIL ETANG!
    UNE GRENOUILLE Y PLONGE :
    AH! QUEL CLAPOTIS ! »
    (Bashô,1644-1694)

     de Chanteplume
     
     
     

    3 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires